pailler [1]
- 1La basse-cour d'une métairie, où il y a de la paille, du foin, etc.
En mon pailler rien ne m'était resté, Depuis deux jours la bête a tout mangé
. [La Fontaine, Faucon]La peur de se ruiner est [pour Ch. de Sévigné] un prétexte au goût breton ; il ne l'a eu que depuis qu'il a contemplé Tonquedec sur son pailler de province
. [Sévigné, 13 mars 1680]Fig. Il est bien fort sur son pailler, c'est-à-dire dans le lieu qu'il habite, près de ceux qui peuvent le soutenir.
Je crois qu'il est difficile de contester sur son pailler un homme qui a tous les jours des expériences [il s'agit d'un médecin des eaux]
. [Sévigné, 27 sept. 1687]Je voudrais que les gens qui sont si fiers et si rogues sur leurs paillers [les juges de Calas, de Sirven, du chevalier Labarre], voyageassent un peu dans l'Europe, qu'ils entendissent ce que l'on dit d'eux, qu'ils vissent au moins les lettres que les princes éclairés écrivent sur leur conduite
. [Voltaire, Correspondance]Chaque art a ses avantages : lorsque la peinture attaquera la poésie sur son pailler, il faudra qu'elle cède ; mais elle sera sûrement la plus forte, si la poésie s'avise de l'attaquer sur le sien
. [Diderot, Salons de peinture]On dit dans le même sens : c'est un coq sur son pailler.
- 2Léger hangar sous lequel on conserve, dans le Midi, la paille entassée.
- 3La meule même formée avec des gerbes de paille.
- 4 Adj. Pailler, paillère, qu'on nourrit sur le pailler. Chapon pailler. Poularde paillère.
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1.Le fermier n'a pas la libre disposition des paillers ; il ne peut ni les vendre, ni en faire du glui ; à la fin de son bail, il est tenu de les laisser à celui qui le remplace, lequel est lui-même obligé de les utiliser comme engrais. [H. Moisy, Noms de famille normands, p. 338]
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